Ne touchez pas à la descendance

Je me rends bien compte que je pense que je peux être malade, avoir de la peine  et toutes sortes de choses plates et que je suis assez capable d’y faire  face et de garder le moral du moins assez le moral pour garder espoir de m’en sortir.  Mais si mes enfants ont des soucis  ou des peines, mon esprit de guerrière prend le dessus et je suis prête au combat, même si ce n’est pas zen du tout et même si je n’ai plus vraiment le goût de la lutte.  J’ai beau savoir que je ne peux pas grand chose, que je ne suis pas en cause mais ça  doit être cela être mère et grand-mère ( peut-être mère extrême, vocable bien à la mode ces temps-ci), être cool et rester cool tant que l’on ne touche pas aux enfants.

Ce que j’oublie c’est que je suis déjà passée par là, que je suis passée à travers bien des expériences  des bonnes et des mauvaises et que les leçons que j’ai apprises m’ont servi et me servent toujours.  J’oublie que les miens sont parfaitement armés pour faire face à leurs obligations et qu’ils sont aussi bons que moi.  Dans le fond je n’ai pas à penser que je serais meilleure qu’eux, je ne dois pas oublier qu’ils ne sont plus des bébés.  Dans le coeur d’une mère je crois que l’attachement au petit poupon  reste toujours et qu’il faut du moins il me faut à moi faire l’exercice de réaliser que les poupons de plus de 30 ans peuvent se débrouiller par eux-mêmes.  Mais ce n’est pas facile.  Ils sont en définitive bien meilleurs  que moi puisqu’adaptés à ce monde difficile dans lequel ils vivent et ils peuvent compter sur moi mère et grand-mère  aguerrie.

Lorsque l’on est jeune on ne comprend absolument pas que les parents ne dorment pas tant que le enfants ne sont pas rentrés au bercail de la maison familiale, ils ne comprennent pas non plus que l’on ait tant de conseils à leur  donner et que l’on veuille tant leur épargner les mauvaises expériences. Mais bonnes ou mauvaises les expéreinces sont les expériences et il semble (un vieux chinois le laisse entendre dans des proverbes) que nous sommes ici sur cette terre pour faire des expériences, que c’est cela la vie.

Pour ma part, j’aimerais assez avoir assez de maturité pour ne pas m’inquiéter pour les miens.  Mais voyez vous, je connais leur sensibilité, je sais la tendreté de leur coeur et comme à mon âge, mon coeur est plus enduci, je prendrais bien leurs peines même si les peines usent.  Mais les peines attendrissent les coeurs aussi. On ne s’en sort pas, on est ici pour attendrir nos coeurs de pierre ce qui nous permettra de nous émouvoir et d’enfin réaliser le meilleur de nous-mêmes, mettre à jour notre capacité d’aimer …  pour de vrai.

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