Au fil des jours, à la Jung

Pourquoi écrire une biographie alors que j’ai eu une vie ordinaire et n’ai pas réalisé de grandes choses. Je crois cependant que les grandes choses que j’ai pu accomplir n’apparaissent pas dans ma vie publique mais bien dans ma vie intérieure. J’ai compris que les véritables événements qui me sont arrivés et qui m’ont transformée se sont passés en moi-même. Je ne nie pas que les différentes étapes de ma vie n’ont pas d’intérêt, mes rencontres, mes amitiés, mes enfants, mes deuils tout cela mérite des mentions mais je veux m’attarder davantage aux découvertes que j’ai faites à travers ces expériences qu’aux événements eux-mêmes. Je veux les relier entre eux pour dénuder la trame du fil des jours, parce que j’ai beaucoup tissé et qu’il ne me reste pas beaucoup de temps pour ajouter encore. L’exercice d’écrire et de colliger en réfléchissant augmentera certainement ma récolte intérieure.

Lorsque je repense aux jeux de mon enfance, je ne peux que réaliser que dans ma vie d’adulte ils ont pris une place énorme et que de jeux, ces activités sont ce que j’ai fait dans la vie. Je jouais comme toutes mes amie à la maman, je jouais à traverser l’ouest comme les pionniers, je jouais à écrire et publier un journal, j’aimais me déguiser et faire des pièces de théâtre, organiser des spectacles, confectionner des maisons de poupées en carton et papier de toilette en couleur pour des poupée découpées avec leurs vêtements dans des catalogues de Sears ou Dupuis Frères. Voilà à quoi je m’amusais étant jeune. J’oubliais toutes les heures passées dans l’encyclopédie de la jeunesse dès que j’ai été capable de lire.

Lire et apprendre ont été mes principales activités au long du parcours de mon existence. L’arrivée à l’école, le grand tableau noir sur lequel la religieuse inscrivait les lettres, tableau que je pouvais me remémorer à tous mes âges car je crois que j’ai une mémoire un peu photographique et que pour répondre aux diverses questions des examens du primaire jusqu’à l’université, je n’avais qu’à regarder le tableau noir où les réponses s’inscrivaient blanc sur noir. J’étais le genre de fille un peu comme Hermione dans Harry Potter qui est une élève studieuse et qui désire en savoir toujours plus. Le genre la main levée, prenez-moi, demandez-moi s’il vous plaît.

Ma soif d’apprendre ne s’est jamais démentie, tous les sujets m’ont intéressée et la science, découverte au secondaire, la physique surtout m’a passionné et me passionne toujours. À quatorze ans, je suis tombée sur la vie d’Einstein et sa théorie de la relativité, j’étais obsédée par les horloges qui retardent et cette énergie qui se transforme en matière. Je reste une fan finie de la théorie quantique, de la théorie des cordes, je cherche à comprendre comment cet univers fonctionne et je cherche encore à voir si nous existons vraiment ou si notre esprit habite simplement un corps muni d’un logiciel super performant. L’école a été une planche de salut pour la petite timorée de la petite enfance. Apprendre a brisé ma solitude , m’a ouvert sur un monde extrêmement riche dont je serai à jamais capable d’en faire complètement le tour.

Lorsque je suis sortie de l’école, j’ai lu tout ce qui me tombait sous la main, des romans surtout, lorsque les enfants dormaient, lorsque je voulais m’évader d’un quotidien trop pauvre à mon goût et à force de lire j’ai fini par écrire. Une autre vie a pu commencer.

La petite école comme l’université ont été des moment très heureux, si je le pouvais je serais toujours dans une salle de classe à photographier mentalement le tableau noir, à me poser et à répondre à des questions. Le bonheur total.

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