Le temps, pas n’importe lequel

En fait, il m’apparaît que bien que l’on manque de temps, on s’ennuie aussi beaucoup. On peut se demander pourquoi et avancer plusieurs explications. Nous vivons dans une société où l’activité est obligatoire et omniprésente. Il faut absolument être occuppé autrement nous n’avons pas d’existence. Donc nous vivons dans un «affairisme» qui, s’il s’estompe le moindrement nous laisse avec un profond malaise. En convalescence nous ne savons vraiment pas quoi faire, dans le silence nous cherchons le bruit et l’activité, dans nos loisirs nous cédulons des activités qui, nous l’espérons nous permettront d’être assez occuppés pour ne pas nous ennuyer. Car, nous ressentons continuellement un vide à combler. Même si nous croyons que nous manquoons de temps, surtout si nous nous sentons continuellement débordés, l’activité ne dissippe pas le malaise.

Tant que nous nous affairrons, le temps nous manque, tant que nous cherchons à meubler le silence, tant que nous multiplions les contacts pour ne pas être seuls et tant que nous refusons de nous accorder du temps, de nous faire ce cadeau, nous ne pouvons réaliser que nous avons du temps, autant de temps que nous voulons.

Pendant tout ce temps , nous perdons le peu que nous avons et perdons la liberté qui vient avec.

Au temps où je me sentais conicée et incapable de venir à bout de tout ce que je devais faire, je me suis astreinte à me réveiller trente minutes plus tôt et à m’accorder tout ce temps juste à moi, à ne rien faire, à ne pas m’imposer des activités, trente minutes de pur bonheur, dans le silence, avant que la maisonnée soit en effervescence.

Aujourd’hui alors que je dispose de tout mon temps, le rappel de ces simples minutes me plonge toujours dans le même bonheur et m’enivre. Le temps que l’on se donne c’est le seul que l’on a.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *